La Nuit des Temps ~ René Barjavel

La Nuit des Temps René Barjavel Edition :  Pocket 416 pages Parution : 1968 7,30 €   --  ∞ --  L'Antarctique. A l...



La Nuit des Temps
René Barjavel
Edition :  Pocket
416 pages

Parution : 1968
7,30

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L'Antarctique. A la tête d'une mission scientifique française, le professeur Simon fore la glace depuis ce qui semble une éternité. Dans le grand désert blanc, il n'y a rien, juste le froid, le vent, le silence.
Jusqu'à ce son, très faible. A plus de 900 mètres sous la glace, quelque chose appelle. Dans l'euphorie général, une expédition vers le centre de la Terre se met en place.

Un roman universel devenu un classique de la littérature mêlant aventure, histoire d'amour et chronique scientifique.


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Note : 9,5/10

Coup de
    

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Me voilà de nouveau à écrire, après plusieurs mois d'absence ! Mais pourquoi revenir avec ce roman-là ?

En cours d'Expression & Communication à l'IUT, nous avons eu une correspondance avec un autre IUT, qui est celui des métiers du livres. Et dans le cadre de cet échange, nous aux, élèves de l'IUT informatique, devions lire un livre que les autres étudiants nous auraient conseillé. Parmi ceux que l'on m'a conseillé, j'ai choisi La Nuit des Temps, car j'ai était séduite par le résumé que m'avait dressé l'élève, ainsi que le magnifique portrait qu'il en avait dressé ( c'était son roman préféré).

Et je n'ai pas regretté mon choix !

La Nuit des Temps m’a complètement transportée. J’ai été happé par l’histoire dès les premières pages, le style et la plume de l’auteur me prenant immédiatement. C’est une plume rare, forte, légèrement vieillotte, mais pas pour autant dépourvue de charme. Je suis, et depuis très longtemps, une amoureuse des mots, et je prends plaisir à collectionner et mémoriser des mots, des phrases, des paragraphes entiers de romans qui font écho en moi, juste pour pouvoir les écrire, les dires, et ressentir cette beauté et cette force que j’ai ressenti la première fois que je l’ai lu. Et Barjavel est de ces auteurs qui me font trembler et ressentir milles émotions avec de simples mots. Je n’ai pas compté le nombre de fois où j’ai pu relire certains passages de La Nuit des Temps tellement je les trouvais beaux, parfaitement décris, et si vibrant de ces émotions que l’auteur voulais nous faire ressentir, face aux sentiments de Simon, ou devant l’amour entre Païkan et Eléa. La lecture de ce roman fut vraiment pour moi intense. Je ne pouvais pas le lire très régulièrement, mais quand je le faisais, c’était pendant plusieurs heures et je ne pouvais pas en décrocher.

Mais si je ne pouvais me décrocher de ce roman, ce n’était pas qu’à cause de la plume de l’auteur si même les émotions qu’il faisait naître en moi, mais plutôt à la force de son histoire. Et aussi au génie de Barjavel. En le lisant, j’avais du mal à croire qu’il avait écris cela en 1968. Car même si l’œuvre a plus de 50 ans, à part le genre et le style de l’écriture, on ne sent pas ce décalage temporel. Tout, dans l’œuvre est cohérent, réaliste et toujours si actuel malgré le demi-siècle qui nous sépare de son écriture. Elle est intemporelle, car elle ne parle pas du futur, mais d’un autre monde. D’un monde qui aurait pu être, qui est incroyablement crédible, et qui nous fait rêver par sa simplicité qui semble si parfaite. J’ai également beaucoup aimé ce que remet en question Barjavel à la fin de son roman, comme quoi l’homme pense toujours qu’il ne peut devenir que meilleur, que son passé est forcément inférieur et son futur supérieur. Et justement, avec son roman, l’auteur nous montre bien qu’il y aurait très bien pu y avoir une civilisation comme celle dont viennent Païkan et Eléa, avancée, ayant créé un système de société à la limite de la perfection, possédant des connaissances que nous ne possédons toujours pas, et que peut-être avant eux il y avait une civilisation encore plus évoluée. Pourquoi le passé serait-il mauvais, moins avancé ou même à renier ? J’ai vraiment aimé comment l’auteur remet ça en question, avec toute la pensée philosophique qu’il va alors trainer pendant plusieurs pages, et comment toute cette aventure a bouleversé le monde.

J’ai aussi énormément aimé la fin du roman, qui m’a retourné, car je ne m’attendais pas du tout à cela. Je ne m’attendais pas vraiment à un ‘Happy End’, car tout, depuis le début du roman, nous mène à une fin tragique. Mais cette fin ! Je ne pourrais pas la décrire, mais elle m’a complètement estomaqué. Elle est tragique, on a envie de hurler ‘Pourquoi ???’ à l’auteur, de pleurer, et on se retrouve avec un maelstrom d’émotions en nous qu’on ne sait pas forcément comment évacuer. Mais en y repensant, je ne vois pas d’autre fin possible à ce roman. Cette fin est parfaite, elle rend l’œuvre encore plus belle, rend la romance entre Païkan et Eléa éternelle et nous fait croire que peut-être un jour l’histoire se répètera et qu’ils pourront être de nouveau réunis.

Il n’y a pas vraiment de choses que j’ai détesté ou pas aimé dans ce roman, à part peut-être le fait que ce n’étais pas assez long, et que je voulais plus de Païkan et Eléa. Je voyais le nombre de pages restant diminuer encore et encore, alors que je ne voulais pas refermer ce roman. Je savourais les dernières pages, craignant qu’en tournant la page ce ne soit la dernière et que tout s’arrête. Et j’ai tellement aimé La Nuit des Temps que j’ai peur de lire les autres livres de l’auteur, par peur d’être déçue, de ne pas revivre ce que j’ai pu ressentir en lisant l’histoire de Païkan et Eléa.

Je ne regrette donc absolument pas mon choix de lecture. Il fait partis dorénavant pour moi de ces livres pépites que je relis régulièrement juste pour le plaisir de les relire et de passer un bon moment en leur compagnie. 


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Citations :

"Amour. Ce mot, que la Traductrice utilise parce qu'elle ne trouve pas l'équivalent du vôtre, n'existe pas dans votre langue. Depuis que je t'ai vue vivre auprès de Paikan, j'ai compris que c'était un mot insuffisant. Nous disons "je l'aime", nous le disons de la femme, mais aussi du fruit que nous mangeons, de la cravate que nous avons choisie, et la femme le dit de son rouge à lèvres. Elle dit de son amant :"Il est à moi". Tu dis le contraire :"Je suis à Paikan" et Paikan dit :"Je suis à Elea". Tu es lui, tu es une partie de lui-même. "

"Je le savais.
Je regardais tes lèvres. Je les ai vues trembler d'amour au passage de son nom. Alors j'ai voulu te séparer de lui, tout de suite, brutalement, que tu saches que c'était fini, depuis le fond des temps(...)
J'ai tranché derrière toi avec une hache.
Je t'ai fais mal.
Mais toi, la première, en prononçant son nom, tu m'avais broyé le coeur".

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1 commentaires

  1. Un ami me l'a prêté (presque de force) il y a quelques jours, tu me donnes envie de le découvrir :D

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